Contrairement aux idées reçues, le lierre n’est pas nécessairement nuisible pour les arbres. En effet, cette plante grimpante permet d’accueillir et de nourrir une faune variée tout en ayant un impact minimal sur la santé des arbres qui l’hébergent.
Le lierre ne suffoque pas les arbres
Le mythe selon lequel le lierre étouffe les arbres est largement répandu, mais il est important de préciser que cette plante ne se nourrit pas directement de son hôte. Le lierre s’ancrant avec ses vrilles pour pouvoir pousser, il ne puise pas sa nourriture ou son eau dans l’arbre sur lequel il grimpe.
Selon Agnès Schermann Legionnet, maître de conférences à l’Université de Rennes, « le lierre a tout à perdre de la mort de son support ». En effet, lorsque l’arbre meurt, le lierre chute et ne peut plus continuer son cycle de croissance et de reproduction. Ainsi, le lierre puise l’eau et les minéraux dont il a besoin grâce à ses racines rampantes sans rivaliser directement avec l’arbre pour ces ressources.
Un équilibre complexe entre compétition et collaboration
La compétition entre les feuilles du lierre et celles de l’arbre pour la lumière est généralement en faveur de l’arbre, sauf si ce dernier est déjà affaibli. De plus, les feuilles de lierre contribuent à enrichir le sol en minéraux lorsqu’elles se décomposent, un apport non négligeable pour les arbres voisins.
Les bienfaits du lierre pour la biodiversité et l’environnement
Le lierre joue un rôle majeur dans la biodiversité. Il offre nectar et fruits à de nombreuses espèces, notamment les oiseaux et les insectes qui trouvent dans cette plante une source de nourriture précieuse lors des mois d’hiver, période où les ressources se font plus rares.
- Le lierre est une des premières plantes à produire des fruits dès mars, offrant ainsi aux oiseaux migrateurs précoces une ressource alimentaire essentielle.
- Au-delà de la nourriture qu’il fournit, le lierre sert également d’abri et de refuge pour de nombreux oiseaux et insectes grâce à son feuillage persistant et ses branches enchevêtrées. Les oiseaux s’y reproduisent et cohabitent paisiblement, tout comme les chauves-souris qui y trouvent un lieu idéal pour se reposer durant la journée.
Ainsi, il serait important de ne pas systématiquement considérer le lierre comme un ennemi des arbres. Si vous constatez que votre arbre est envahi par le lierre, vérifiez plutôt si votre arbre est en bonne santé ou s’il présente des signes de faiblesse. Dans ce dernier cas, il pourrait être judicieux de prendre des mesures pour limiter la progression du lierre.
Comment gérer la présence du lierre sur vos arbres ?
Si vous estimez nécessaire d’intervenir pour réguler la présence du lierre sur un arbre, voici quelques conseils à suivre :
- Évaluez l’état général de l’arbre et sa capacité à supporter le poids du lierre. Les arbres sains et robustes peuvent généralement cohabiter sans problème avec le lierre qui les habite.
- En cas d’affaiblissement de l’arbre, vous pouvez envisager de tailler certaines parties du lierre pour réduire la compétition pour la lumière et éviter que la plante ne devienne trop envahissante. Cette taille doit être effectuée avec précaution pour ne pas endommager l’écorce de l’arbre.
- Lorsque le lierre grimpe très haut, prenez garde aux risques liés à la chute de branches ou d’une partie du tronc sous l’effet du poids de cette liane.
Ainsi, bien loin d’être systématiquement nuisible pour les arbres, le lierre offre de nombreux avantages écologiques en contribuant à la biodiversité locale et en favorisant l’accueil d’une faune variée. Cependant, dans certains cas, une intervention pourrait être nécessaire pour garantir la pérennité des arbres.