Stupéfiant pour tout jardinier, la découverte de vers blancs nichés dans la terre du jardin, le compost ou même les pots de fleurs demeure une énigme. Bien que leur apparence peu engageante puisse inquiéter, ces vers ne représentent pas nécessairement une menace pour les cultures. Tout dépend de l’espèce dont ils proviennent.
Cétoine ou hanneton ?
Deux insectes majeurs peuvent être à l’origine de ces vers blancs installés dans la terre ou le compost : la cétoine et le hanneton. Cependant, un troisième insecte, le rhinocéros d’Europe, peut également être trouvé dans le compost.
La cétoine, un coléoptère, se montre sous sa forme adulte en journée, apparaissant sur des plantes comme :
- les apiacées ;
- les chardons ;
- les aubépines ;
- et parfois les roses.
Aimant la chaleur et les endroits ensoleillés, elle pond ses œufs sphériques en mai/juin, qui se transforment en larves se nourrissant de matière organique morte. Ces larves contribuent à la décomposition de la cellulose dans les débris végétaux lignifiés, jouant ainsi un rôle important dans l’équilibre du sol. Elles ne menacent que rarement les cultures, sauf si elles sont enfermées dans une potée sans source de nourriture.
Le hanneton, également un coléoptère, se déplace surtout au crépuscule. Phytophage pendant tout son cycle de vie, il peut causer d’importants dégâts aux racines des plantes cultivées sous sa forme larvaire, puis aux bourgeons et jeunes pousses à l’âge adulte.
Quant au rhinocéros européen, reconnaissable par sa taille imposante et sa corne, les larves de ce coléoptère peuvent également être présentes dans le compost, participant à sa décomposition.
Différencier les larves de hanneton
La biodiversité, garante de l’équilibre du jardin, requiert la capacité à distinguer ces coléoptères et leurs larves pour éviter des erreurs préjudiciables. Bien que les larves présentent une teinte blanchâtre similaire, des différences notables existent.
La larve de hanneton est de couleur blanc-crème/jaunâtre, plus imposante que celle de la cétoine. Sa tête foncée porte des mandibules puissantes, dépassant en taille l’extrémité pointue de son abdomen. Les pattes, plus longues que la largeur du corps, dépourvues de poils sur la partie supérieure de l’abdomen, la font se déplacer sur le ventre.
En comparaison, la larve de cétoine est plus trapue et blanchâtre, avec une tête brune minuscule par rapport à son abdomen développé. Ses pattes courtes lui permettent de se déplacer sur le dos par des mouvements ondulatoires. La cétoine est précieuse au jardin, n’endommageant pas les plantes vivantes, car elle se nourrit uniquement de matière organique morte.
Les larves du rhinocéros d’Europe, bien que plus rares, participent également à la décomposition de la matière organique.
La présence d’adultes à proximité peut indiquer le type de larves découvertes.
Lutter contre les larves de hanneton
Le hanneton, souvent victime de sa mauvaise réputation, est devenu rare en raison de l’utilisation excessive de pesticides. Pour éviter sa présence dans le jardin, un bêchage fréquent du sol est recommandé. Les poules, si présentes, se régaleront des larves, tout comme les hérissons si un abri leur est fourni.
En cas de prolifération, l’utilisation de nématodes ou du champignon Beauveria brongniartii peut être efficace sans nuire à l’environnement.
Cependant, pour préserver ces insectes, il est possible de déplacer les larves dans des endroits plus favorables, préservant ainsi la biodiversité de l’environnement.